9 novembre 2016. Dans l’eau bleue et cristalline de la Mer Morte, toutes les turpitudes de la vie s’envolent pour laisser place à une sensation de légèreté extrême, de quasi apesanteur. Car avec une salinité de près de 28%, même en essayant de toutes ses forces, il est littéralement impossible de ne pas flotter.

C’est bien simple, nous flottons tellement que nous avons l’impression d’être soulevés par une main invisible qui nous maintiendrait à la surface de l’eau ; la sensation est telle que nous sommes à deux doigts de crier le même « Eurêka ! » qu’Archimède lorsqu’il comprit la théorie des corps flottants. Du bord de l’eau, outre les baigneurs se badigeonnant de boue (celle de la mer morte est connue pour ses vertus), nous avons une vue imprenable sur la berge opposée, qui se trouve en Israël.

Car Madaba, où nous faisons étape, n’est qu’à quelques dizaines de kilomètres de la frontière. Tranquille  et chaleureuse, cette petite ville est bien sûr connue pour sa proximité avec la mer morte, mais aussi et surtout pour sa forte empreinte judéo-chrétienne. Parmi ses églises, celle de Saint Georges est célèbre pour la fameuse mosaïque jonchant son sol, représentant Jérusalem et ses environs (réalisée dans les environs de 500 après J-C, elle est considérée à ce jour comme la plus ancienne cartographie de la terre sainte).

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Le mont Nebo, à quelques kilomètres de Madaba, est quant à lui supposé être le sommet depuis lequel Moïse observait la Terre Sainte, et sur lequel il serait mort à l’âge de 120 ans. La vue est merveilleuse, donnant sur la vallée du Jourdain, havre verdoyant dans une immensité aride et ocre au relief ondulant.

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Nous sympathisons avec un personnage atypique qui sera notre chauffeur pour rejoindre la vallée de Dana : Abu Sameer. Petit et sec, ce professeur de sport à la retraite est une petite boule de nerfs qui carbure littéralement à la nicotine. Sa coquetterie dans l’œil, derrière de longs cils noirs semblant presque maquillés, n’enlève rien à son regard sympathique et bienveillant. Alors que nous roulons sur la belle route des rois reliant Madaba à Petra, nous avons le temps d’apprendre à le connaître : élevé dans une famille de bédouins avec ses 8 frères et sœurs, il a été nomade durant son enfance avant de partir en Roumanie pour ses études ; il y rencontra une roumaine, chrétienne, avec qui il se maria et qui le rejoignit en Jordanie.

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Après une étape à Karak et la visite de son fort impressionnant, qui fut un temps le siège des Croisés, nous arrivons dans la joli village de Dana, à l’entrée d’une belle réserve naturelle verdoyante au cœur des montagnes. Une étape très ressourçante où nous randonnerons et ferons une véritable cure d’air pur, au milieu de gazelles, de renards, de chèvres et de caméléons sauteurs…

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