En Bolivie, la Terre est vue comme une Mère ; c’est d’ailleurs la signification de « Pachamama », la Terre-Mère, au centre des croyances et des légendes andines. On l’habite, on l’estime, on la craint, on partage avec elle une partie de ses boissons, de ses aliments, en en renversant souvent une partie sur le sol.
Ce respect de la Terre fait partie intégrante de la pensée de Fernando Signani. Designer spécialisé dans la branche de l’architecture, il vit aujourd’hui dans sa ville natale, la Paz, après avoir étudié à Barcelone. Titulaire d’un prix national de « Science, technologie, innovation » dans la catégorie « Habitation écologique », il détient son propre cabinet et enseigne également dans plusieurs universités au niveau international. Et pour cause, le projet sur lequel Fernando travaille avec acharnement depuis plusieurs années est tout sauf conventionnel…
Fermez les yeux, et imaginez un instant l’architecture telle que nous la connaissons dans notre société urbanisée. D’une part, des édifices qui, pour fleurir et s’étendre toujours plus loin, doivent détruire des espaces naturels, au détriment des écosystèmes. D’autre part, des bâtiments carrés, rectilignes, voire symétriques ; à ce titre, plusieurs philosophes s’accordent à dire que nous autres humains passons notre vie dans des boîtes, de l’école, à la boîte de nuit, à un petit carré de bureau dans l’open space de son entreprise, pour finir dans cette boîte ultime qui sera notre dernière demeure. Partout, des angles, nulle part, des courbes. Or, qu’y a-t-il de moins naturel que ces lignes droites, parfaites, égales ? Pour Fernando, c’est l’incapacité de l’homme à reproduire les merveilleuses courbes irrégulières de la Nature qui a mené l’architecture vers ce modèle si anguleux. Un modèle en changement puisqu’on constate aujourd’hui une architecture plus protéiforme, moins rectiligne, et qui remet la Nature à l’honneur.
C’est dans cette mouvance que Fernando cherche, entre autres choses, à s’inscrire à travers son projet d’éco-auberge souterraine ; située à la Muela del Diablo (Molaire du Diable), à 20 minutes de la Paz, l’auberge s’étendra sur 30 mètres de profondeur pour laisser l’écosystème à la surface du sol se développer librement, sans impact écologique. Sa structure, faite de courbes, sera fortement inspirée des nids d’insectes (ruches, fourmilières). Le projet devrait être achevé d’ici 5 ans.
Plus d’explications en vidéo :
26 mai 2016 at 7:05
Les paysages, une fois de plus sont magnifiques et je comprends qu’on souhaite ardemment les préserver.
Jusqu’à l’invention du béton, les maisons paysannes étaient faites des matériaux environnants et se fondaient avec le paysage .Je trouve que les maisons bourguignonnes par exemple, s’inscrivent admirablement dans le paysage.
En tout cas ,être architecte ,quand on peut donner libre cours à son inspiration (et ses aspirations),c’est passionnant.
Francine
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